Le retour des pêcheurs à l'aube

Ce matin un rickshaw nous attend devant l'hôtel à 6h45. Nous partons assister au retour des pêcheurs, à 4 km de là. A notre arrivée, la plage est déjà noire de monde. Les petits marchands ambulants sont en train de s'installer. On fait frire des bananes dans des petites cahutes, des hommes passent avec des paniers d'osier sur la tête. Le soleil ne nous éclaire pas encore. On le verra s'élever progressivement à travers les cocotiers.

Puis soudain, dans le ciel brumeux, on voit quelques barques colorées s'approcher du rivage. A quelques mètres du bord, elles sont bien secouées par le gros rouleau qui rend la mer si inhospitalière sur cette côte. De la plage, quelques hommes maîtrisent les barques avec des cordes, tandis que des pêcheurs se mettent à l'eau, avec des seaux remplis de poissons. Ils font ensuite le va-et-vient pour décharger leur cargaison.

 Pendant ce temps, un cercle s'est déjà formé autour du crieur. Les lots se négocient par 20kg : 2000 Rs pour les petits poissons à friture et cinq fois plus pour les bonites qu'ils appellent "tunas" (thons). Les pêcheurs de thon sont restés deux jours en mer car ils sont allés plus loin. C'est notre chauffeur de rickshaw qui nous donne ces explications et bien d'autres encore. Il nous propose ensuite de marcher jusqu'à la jetée qui borde un petit canal. En période de mousson, le niveau de ce canal est plus haut et les bateaux peuvent venir s'y amarrer, au lieu de devoir s'échouer sur la plage.

On retourne parmi la foule. La criée bat encore son plein, mais déjà les grossistes ont commencé à vendre leur marchandise aux ménagères et aux commis de restaurant. Et les bateaux continuent d'arriver... et nous, plus prosaiquement, nous rentrons à l'hôtel prendre un bon petit-déjeuner !

Roselyne