Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Kerala, pays béni des dieux
19 février 2018

Balade dans les plantations de thé à Munnar

Cueilleuses dans la plantation de théVoila plus de huit jours que nous sillonnons, le plus souvent en voiture, les plantations de thé, ces magnifiques jardins qui épousent les courbes des montagnes et dont les jeunes pousses prennent si bien la lumière. Aujourd'hui, sur les hauteurs de Munnar, entre 1500m et 1800m, nous allons marcher toute la matinée dans les plantations.
Notre jeune guide, Mani, au large sourire, sac au dos, nous prend en main avec dynamisme. On s'engage dans un petit sentier pour arriver devant une dizaine de maisons colorées. Il s'agit d'un village de cueilleurs de thé. Ceux-ci sont toujours logés dans les plantations et ne paient pas de loyer. Ils ont aussi leurs boutiques et leurs écoles (comme dans l'industrie française, à l'époque du patronat paternaliste). Les cueilleurs gagnent au minimun 550 Rs par jour (entre 7 et 8€) et ont des primes s'ils dépassent 20 kg/jour. Au-dessus du village, le bâtiment de produits phytosanitaires est réservé aux hommes, mais Mani tient à nous préciser qu'on utilise surtout du cuivre et peu d'autres produits chimiques !

Thé blanc et thé vertOn suit une piste de terre qui serpente au milieu des parcelles de théiers, d'un vert tendre et lumineux. Tous les plants sont rigoureusement à la même hauteur, environ 1m. Ils ne sont renouvelés que tous les cent ans ! Les cueilleurs passent sur une parcelle environ tous les deux mois. Les deux dernières feuilles qui ont poussé donneront le thé blanc, celui qui a le plus de vertus thérapeutiques, les deux feuilles suivantes fourniront le thé vert et enfin les autres feuilles, après fermentation dans les fabriques de la vallée, donneront le thé noir.
Tous les 20 à 30m, les rangées sont ponctuées par de grands arbres argentés, les silver oaks, qui jouent un rôle primordial dans la culture du thé. Ces arbres magiques, importés d'Australie, absorbent des centaines de litres d'eau pendant la mousson et les restituent, par leur réseau racinaire, tout au long de l'année, aux plants de thé, très gourmands en eau. Ces arbres élégants contribuent aussi à la beauté des plantations, de même que les gros rochers, aux formes de baleine ou de pachydermes. Par endroits, si les rochers sont plus petits et plus resserrés, on a l'impression d'être dans un jardin zen !
En vrai botaniste, Mani nous montre des fleurs et nous fait goûter à différentes baies, dont les petites boules noires du lentana, juteuses et sucrées. Au bout d'une heure de marche, on aperçoit enfin des tâches colorées dans la verdure : les cueilleuses. Je les photographie de loin au zoom et je reconnais les cisailles, avec la petite boîte intégrée, vues la veille au musée de la fabrique de thé. C'est un travail très dur, qui démolit les épaules, nous explique Mani, qui connaît bien le sujet car il a lui-même grandi dans un village de cueilleurs. On ne tarde pas à croiser le superviseur, armé d'une longue lame tranchante, qui nous interdit formellement de prendre des photos. On lui désobéira dès le prochain tournant.

Chemin de crête au-dessus des plantationsOn bifurque ensuite pour aller crapahuter sur les crêtes, où la vue est très étendue. Mani aimerait nous emmener jusqu'au dernier sommet, mais ça nous prendrait une heure de plus. On a sans doute trop traîné à prendre des photos ! Tant pis pour le jardin d'épices situé de l'autre côté du sommet. On fait demi-tour et on reprend quasiment le même chemin qu'on parcourt deux fois plus vite. Au retour, on voit tous les travailleurs au repos le long du chemin : il est environ 13h et le soleil tape fort.
Nous sommes tous les quatre enchantés par cette matinée, un des meilleurs moments de notre séjour !

Roselyne

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Kerala, pays béni des dieux
Publicité
Archives
Publicité