Sur les rives du Vembanad

Fort-House Hotel, où nous logeons à Cochin, a une situation remarquable, le long du lac Vembanad, qui se déverse, non loin de là, dans la mer d'Oman. Sur la terrasse où nous prenons nos repas, nous sommes aux premières loges pour observer un trafic maritime des plus variés. La circulation est ininterrompue, sans être dense pour autant. Toutes proportions gardées, on se croirait devant le Bosphore ! On voit passer l'un après l'autre des petits chalutiers, des pirogues noires et effilées, des barques bleues, vertes ou roses, des vedettes avec leurs touristes, de gros cargos chargés de containers, sans oublier le gros navire de guerre qui patrouille périodiquement (la Marine indienne est installée à deux pas de là). Assis à l'ombre d'auvents de palmes et bien ventilé par la brise de mer, on ne se lasse pas de ce spectacle.

Le lieu serait paisible s'il n'y avait ces corneilles au gros bec crochu qui colonisent la terrasse sans vergogne dans un grand vacarme. Elles s'installent sur les tables à moins de deux mètres de nous et maculent les allées (qui sont régulièrement passées au jet). On apprécie plus la présence des jolies aigrettes qui viennent se poster sur les vieux pieux des pontons pour guetter leurs proies.

De ce poste d'observation, Cochin (ou Kochi) révèle un peu sa géographie qui est des plus complexes. Avec Ernakulam, la ville moderne, elle forme un chapelet d'îles et de presqu'îles, reliées entre elles par de très longs ponts, mais aussi par des ferrys hors d'âge, qui permettent souvent, malgré tout, de gagner du temps pour aller d'un point à un autre. On aura l'occasion de l'expérimenter. La population totale de cet archipel dépasse les 2 millions d'habitants.

Roselyne