Sur la route, avec Vishnu

On nous avait prévenu avant de partir : vous verrez, en Inde, que ce soit en voiture ou en car, vous aurez peur ! Pour tout notre périple, on s'en est remis à Vishnu, non pas au dieu hindou qui a des traits si fins qu'on peut le prendre pour une femme. Non, Vishnu c'est le prénom de notre chauffeur, un beau gaillard d'une trentaine d'années, au large sourire et d'une égalité d'humeur à toute épreuve.
Notre premier trajet, c'est celui de l'aéroport à Cochin, 45km, mais il faut compter deux heures en moyenne. Il n'y a pas d'autoroute, pas plus de "quatre voies" (ou alors sur un tronçon si court et si mal entretenu que ça ne compte pas). En fait, on emprunte des petites routes sinueuses et pas mal défoncées, où surgissent sans prévenir des tuk-tuk, des vespas, des vélos, des camionnettes... Encore heureux qu'il n'y ait pas de vaches sacrées au Kerala, mais on peut tomber quelquefois sur des chèvres qui broutent le long des maisons !
Pour aller de Cochin à Calicut (200km), il nous faudra près de 6 heures et on n'est pas encore sur les routes en lacets ! Tout du long, la route est extrêmement chargée. La conduite demande une tension permanente : des bus doublent des camions et les pauvres voitures qui arrivent en face n'ont plus qu'à aller mordre le bas-côté... où très souvent se trouvent aussi des piétons.
Curieusement, il ne semble pas y avoir beaucoup d'accidents. On voit quelquefois des accrochages, mais jamais rien de bien méchant. Les chauffeurs ont pris l'habitude de slalomer, que ce soit pour doubler ou pour s'effacer et laisser de la place à l'imprudent qui double sans en avoir le temps.
Au fil des jours, on se rend compte que Vishnu a une conduite plutôt cool et ne commet pas d'imprudence, mais on a croisé quelques fous qui nous ont donné des sueurs froides !

Roselyne